Entre transformation digitale et sobriété numérique… Une question d’équilibre !

La transformation digitale s’est imposée comme un impératif pour les entreprises qui cherchent à prospérer dans des écosystèmes en perpétuelle évolution. Cependant, l’impact environnemental du numérique, souvent sous-estimé, soulève des questions sur la durabilité. Les entreprises doivent créer un équilibre subtil entre digitalisation et la sobriété numérique. Décryptage avec Gwendoline Viquesnel, Chargée de mission RSE pour Linkt.

Les apports du digital dans l’efficacité et la productivité des entreprises, autant que dans le bien-être des collaborateurs sont incontestables. L’adoption des outils numériques, du cloud, de stratégies data-centric, vise à améliorer l’efficacité opérationnelle, à offrir une expérience client plus forte et une expérience collaborateur plus engageante.

Cependant, cet élan de digitalisation s’accompagne d’un impact écologique significatif, principalement attribuable à l’empreinte carbone croissante du secteur numérique. Si l’on se réfère aux derniers chiffres de l’ARCEP, entre début 2012 et 2022, le trafic entrant à l’interconnexion vers les principaux fournisseurs d’accès à internet (FAI) a été multiplié par 20 atteignant 43,2 Tbit/s fin 2022 !

Une explosion digitale qui s’accompagne d’une multiplication du nombre de terminaux dont le poids environnemental et énergétique ne peut plus être négligé.

Ainsi selon l’étude intitulée Empreinte environnementale du numérique mondial de Green IT, « en nombre d’équipements, la taille de l’univers numérique aura quintuplé entre 2010 et 2025. Cette expansion se traduit par 2 à 3 fois plus d’impacts environnementaux en 15 ans ».

Entre 2010 et 2025, le numérique est passé de 2,5 % de l’empreinte carbone de l’humanité à un peu moins de 6 % ! « Si le digital semble souvent très virtuel, ses impacts sont très concrets tant sur le plan des consommations de matières premières (énergies, métaux, etc) que d’empreinte de l’infrastructure, explique Gwendoline Viquesnel. Longtemps, les entreprises ont pensé que la digitalisation contribuerait à réduire l’impact de leur activité, mais ce n’est pas le cas et il faut en prendre conscience ».

L’empreinte carbone du numérique : un défi environnemental sous-estimé

Cette prise de conscience passe d’abord par le top management des entreprises. « Le projet RSE de Linkt est fondé sur la sensibilisation du top management sur les impacts environnementaux du digital. Il est capital que l’ensemble de la stratégie d’une entreprise intègre ce défi ».

Si la transformation digitale offre des avantages considérables, elle génère également une empreinte carbone non négligeable liée à la consommation d’énergie, à la fabrication de dispositifs électroniques et à la gestion des centres de données.

Ces facteurs contribuent de manière significative aux émissions de gaz à effet de serre. La réponse : créer les conditions d’une sobriété numérique et minorer les impacts sans entraver la productivité des entreprises. « L’approche méthodologique consiste à questionner le juste besoin avant d’utiliser un service ou un produit, afin d’identifier la meilleure réponse environnementale à un usage donné », précise Gwendoline Viquesnel.

La sobriété numérique consiste à repenser la manière dont nous utilisons la technologie pour minimiser son impact environnemental. Cela implique une conception plus économe en énergie, la prolongation de la durée de vie des équipements, et une utilisation plus raisonnée des ressources numériques.

Adopter la sobriété numérique, cela ne revient pas à renoncer à la transformation digitale, mais plutôt repenser la manière dont elle est mise en œuvre. « Dans le secteur IT, ce sont les équipements qui ont le plus fort impact environnemental, tant dans leur consommation énergétique que dans l’approvisionnement. Pour bien comprendre ces impacts, nous allons nous fonder sur une analyse du cycle de vie de nos équipements comme de nos infrastructures et de nos services pour aider nos clients à faire des choix éclairés », explique Gwendoline Viquesnel qui demeure convaincue que l’on ne transforme que ce que l’on mesure.

Placer le curseur : trouver le juste équilibre

Le spectre de solutions et d’initiatives pour trouver l’équilibre optimal entre digitalisation et sobriété numérique est vaste ! Si tout débute par le calcul rigoureux du bilan carbone de l’activité, les entreprises peuvent explorer des solutions telles que l’adoption de pratiques de travail plus flexibles, la virtualisation des événements, la réduction de la consommation énergétique des centres de données, et la promotion de la réutilisation des équipements.

« Nous veillons désormais à récupérer les équipements mis à disposition de nos clients, ils sont ensuite reconditionnés. Nous travaillons actuellement à optimiser leur réparabilité pour prolonger leur durée de vie. Pour cela, nous avons signé des partenariats avec des réparateurs et nous optons pour des extensions de garanties sur nos équipements ».*

La collaboration avec des fournisseurs engagés dans des initiatives de durabilité contribue à réduire l’empreinte carbone globale. « Nous produisons actuellement des fiches environnementales de nos produits, en questionnant nos partenaires et fournisseurs pour identifier les leviers d’amélioration possibles ».

La feuille de route de Gwendoline Viquesnel est claire et pragmatique : « nous veillons à faire infuser la notion d’éco-conception dans l’intégralité de nos offres, cela va du sourcing des équipements, jusqu’à la mobilité de nos techniciens qui interviennent sur les sites de nos clients. L’enjeu est global, l’approche méthodologie doit l’être également ! »

Pour en savoir plus sur notre démarche RSE, rendez-vous ici

*Plus de détails avec l’infographie du cycle de vie des équipements Linkt :